Témoignage de Jimmy GUIEU (1)
Né le 19 mars 1926 à Aix-en-Provence de parents commerçants, Henri René Guieu s’intéresse dès l’adolescence à l’alchimie et à l’occultisme. Après l’occupation de la Zone Libre en 1942, lui et ses amis du lycée choisissent le camp de la résistance. Arrêté par la Gestapo lors de la rafle à Aix du 20 novembre 1943, il est transféré à la prison des Beaumettes d’où il est libéré en février 1944 en même temps que Henri Malacrida, future figure de la Résistance en Provence.
Sur ce, il quitte la région pour s’engager dans un maquis de Vendée jusqu’en 1945. La fin de la guerre le voit, rentrer au pays avec pour toute fortune, suivant son expression, « une canadienne et 1000 francs ».
Il reprend alors pour quelque temps, sans grand résultat, ses études puis se retrouve démarcheur à domicile pour placer des contrats d’assurance. Dans le même temps, son intérêt pour l’étrange s’accroit, notamment avec l’apparition des « soucoupes volantes » en 1947 aux Etats-Unis et dont la presse française se fait régulièrement l’écho.
Un peu plus tard, sans doute poussé par les timides débuts de la SF en France, il rédige un manuscrit intitulé « Le mystère de l’anneau de clé », reposant sur le principe alchimique d’une étroite correspondance entre le macrocosme et le microcosme. Il l’envoie au Fleuve Noir dès l’apparition des premiers titres de la collection « Anticipation » à l’automne 1951. Il choisit d’accoler à son nom son surnom d’enfance de « Jimmy » plutôt que de conserver son prénom usuel de Henri.
L’affaire est promptement traitée par le Fleuve Noir qui cherche des auteurs et le roman, rebaptisé Le pionnier de l’atome, paraît dès début janvier 1952. Jimmy Guieu enchaine immédiatement avec une autre honnête production, Au-delà de l’infini, puis avec trois romans mettant en scène le personnage de Jerry Barclay. Les deux premiers sont affligeants mais le troisième, L’univers vivant, sauve un peu la mise par son idée centrale jouant sur les imbrications d’univers.
À la mi-1953, donc, Jimmy Guieu a le plus grand mal à rivaliser avec Jean-Gaston Vandel (alias Paul Kenny) et Vargo Statten (pseudonyme de John Russell Fearn), les deux autres auteurs de la collection, Richard-Bessière s’étant momentanément mis en congé de celle-ci. Seul petit motif de satisfaction, il vient d’enregistrer ses deux premières traductions à l’étranger : Terrore sul mundo (Hantise sur le monde) dans le #21 de la revue italienne Urania et O universo vivo (L’univers vivant), le #5 de « Argonauta », une collection de SF portugaise destinée au marché brésilien. Mais, ce que personne ne sait, à commencer par le principal intéressé lui-même, c’est que l’heure du Grand Virage qui va modeler toute la carrière a sonné.
Jimmy Guieu - L'invasion a commencé 1/4 par
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