Semir Osmanagic, un archéologue bosniaque de 45 ans, est à l’origine de cette annonce incroyable : une pyramide serait cachée en plein coeur de l’Europe, et plus précisément dans la ville de Visoko en Bosnie ! Et il est vrai que ce site était déjà connu pour ses richesses archéologiques -

 Visoko était au Moyen-Age la capitale de la Bosnie - ; par ailleurs d’autres archéologues ont déjà déterré non loin de là des artefacts vieux de 24 000 ans...

Exilé depuis 15 ans aux Etats-Unis, Osmanagic est un chercheur qui traque les pyramides au Salvador, au Mexique et au Pérou ; son oeil est donc entraîné à reconnaître les formes caractéristiques d’un tel édifice, même dissimulé sous une épaisse couche de végétation. Peut-être est-ce cette expérience du terrain qui l’a finalement amené à déceler une pyramide étrange dans son propre pays d’origine...

  Toujours est-il que pour cet archéologue, il n’y a aucun doute sur la nature de la structure mise à jour : « Il y a tous les éléments pour que nous puissions parler de pyramide : 4 pentes géométriques parfaitement dessinées, se dirigeant vers les points cardinaux, un toit plat et une entrée dans la structure. Cela ne peut pas être l’oeuvre de la nature ! ».

Des tunnels sous la colline...

   Pour le moment, l’édifice supposé est caché à la vue de tous par des blocs de pierre posés sur la colline de Visocica et qui recouvrent l’ensemble de la structure. Des travaux d’excavation sont donc à l’étude pour dégager l’entrée et révéler sa véritable forme. Un premier déblayage aurait d’ores et déjà permis de confirmer que nous avons bel et bien affaire à une pyramide à degrés, digne de celles construites en Amérique Latine ou en Egypte : « Nous avons déjà creusé dans quelques blocs en pierre qui recouvrent la pyramide... et nous avons trouvé une entrée pavée et découvert un réseau complexe de tunnels souterrains.

  Pas besoin d’être un expert pour comprendre de quoi il s’agit ! » s’enthousiasme Osmanagic, qui a déjà investi plusieurs milliers d’euros pour ces recherches préliminaires, ce qui souligne tout de même le sérieux de sa démarche.

Chose remarquable : plusieurs blocs analysés présentent de bizarres motifs spiralés, et le découpage régulier et symétrique de la pierre conforte la théorie d’une construction humaine.

   D’après les premières hypothèses, il serait possible qu’une ancienne civilisation ait taillé la colline pour lui donner cet aspect pyramidal, avant de la recouvrir avec une sorte de ‘béton primitif’, dont la nature chimique reste à étudier.

Une réflexion partagée par le directeur du Musée de Visoko, Senad Hodovic : « Ces pyramides sont évidemment l’oeuvre d’une civilisation. Mais nous devons effectuer des analyses sérieuses pour démontrer quand et par qui elles ont été construites ». Car d’après les premières analyses de datation, la structure pourrait être ancienne de 10 000 ans !

   On soupçonne alors le peuple des Illyriens d’être à l’origine de cette construction ; de nombreux experts de l’histoire ancienne estiment en effet que cette civilisation, ayant vécu pendant plusieurs milliers d’années dans cette zone des Balkans, était bien plus évoluée qu’on ne le pense...

Mais si l’on vient à confirmer que la Bosnie abrite la première pyramide d’Europe découverte à ce jour, plusieurs chercheurs viendraient à s’intéresser de très près à ce peuple et à son mode de vie.

Une seconde pyramide !

   Et cette histoire incroyable ne s’arrête pas là : en gravissant les flancs de la colline supposée recouvrir une pyramide, l’archéologue bosniaque a découvert avec étonnement une seconde structure à degrés, plus petite, également dissimulée dans une colline voisine !

Des archéologues locaux pensent que ces 2 édifices seraient alors assimilables aux 2 pyramides du Soleil et de la Lune d’Amérique Latine, et qu’elles seraient reliées par un tunnel souterrain, créant un pont invisible sous la vallée...

  Mais Osmanagic tient à rester prudent, car aucune recherche ne s’est encore effectuée sur cette seconde pyramide potentielle. Le chercheur rencontre quelques difficultés avec certains habitants locaux, qui protestent contre les demandes de fouilles pour déterrer les pyramides. La zone est en effet protégée comme monument national (plusieurs ancêtres de Visoko surnomment d’ailleurs cette colline ‘la Pyramide’ !) et Osmanagic doit obtenir un permis pour continuer les travaux.

   Après l’hiver bosniaque, trop rude pour continuer les fouilles, des travaux complémentaires devraient donc débuter en avril 2006, avec pour mission l’exploration des galeries souterraines par des géologues et des spéléologues, et la mise à jour complète de la structure. Avec au bout du compte, peu de chances d’être déçu : « Dieu peut faire beaucoup de choses, mais pas cette parfaite géométrie et symétrie des formes, avec des côtés pointant exactement vers le nord, le sud, l’est et l’ouest ; si finalement tout cela n’était qu’un monument naturel, ce serait déjà phénoménal en soit ! » résume l’archéologue.
Affaire à suivre...